Élémentaire ! L’éternel retour de Sherlock Holmes (1ère partie)
Les héros sont éternels… Pour la énième fois, Sherlock Holmes, le détective universellement connu crée par l’anglais sir Arthur Conan Doyle, est de retour, notamment pour la seconde saison de la série « Elementary ».
Sherlock Holmes est un héros tenace; même son créateur, qui souhaitait se consacrer à d’autres formes de littérature, ne put s’en débarrasser tant le public, déjà raffolait de ses aventures. C’est ainsi qu’il dut en orchestrer la résurrection après son « dernier coup d’archet ». Encore ne le fit-il d’abord que par un artifice, puisqu’il place l’aventure du « Chien des Baskerville » à une date antérieure à la disparition du détective ; mais rien n’y fera, il sera forcé de le faire revenir d’entre les morts pour le plus grand plaisir des lecteurs.
« Elementary », comme la série « Sherlock », nous montre à première vue un Holmes différent du locataire de Baker Street tel que l’avait imaginé Conan Doyle en 1887; mais qui correspond point par point à l’archétype : rationnel jusqu’à paraître indifférent aux sentiments de son entourage (ce qui n’est pas tout à fait vrai, car sommeil en Holmes le tempérament d’un grand redresseur de torts), exaspérant et pouvant parfois paraître vaniteux, un sens aigu de l’observation…
Deux éléments seulement au final, ont été modifiés; il ne s’agit pas de changements profonds, mais plutôt de prolongements :
Holmes vit à New York dans la série américaine, alors que dans l’œuvre originale il est très clair que le détective est intimement lié à Londres. Il n’en sort que rarement, et la plupart de ses enquêtes l’y ramènent continuellement. Mais les deux villes ont un point commun : ce sont les mégapoles emblématiques de leur siècle. A la fin du XIXe siècle l’Angleterre est une superpuissance, comme les USA à la fin du siècle suivant. La criminalité, à un siècle d’intervalle, est équivalente : pour exemple anecdotique, alors que Jack l’éventreur terrorisa la capitale du Royaume-Uni entre 1888 et 1891, le tueur en série David Berkowitz, surnommé « le fils de Sam » tient en haleine la « grosse pomme » dans les années 70…
Mais, pour tempérer le parallèle, il faut souligner que la seconde saison nous ramène…à Londres, encore et toujours !
L’autre changement important est la relation entre Sherlock Holmes et le docteur Watson… Changement qui semble plus anecdotique mais en vérité est plus profond qu’il n’y paraît. Si Watson apparaît parfois dans les enquêtes du génial détective comme un souffre-douleur, en bute aux remarques cinglantes de Holmes sur la lenteur ou la faiblesse de son esprit, il n’en demeure pas moins son seul ami. Dans la série, le rapport est insensiblement enrichi par le fait que Watson est une femme. La tension ne naît donc plus seulement du fait que Sherlock Holmes, pur esprit, ne conserve au fond son humanité que par sa relation avec Watson ; elle devient sentimentale. Dans l’œuvre de Doyle, Watson se marie et quitte le 221 B Baker Street ; la série ne prend pas encore ce chemin, et continue de faire cohabiter nos deux célibataires sous le même toit…
A suivre…
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