Bon anniversaire, Victor Hugo.
En février, c’est aussi l’anniversaire de Victor Hugo, né à Besançon le 26 février 1802.
Poète, visionnaire, homme de lettres engagé, Victor Hugo incarne à lui seul le Romantisme dont il fut l’incontesté chef de file en France. Son œuvre, ambitieuse, pléthorique, recèle de nombreux bijoux dans des domaines forts différents ; mais une chose est sûre, Hugo appartient corps et âme à la culture populaire.
Il n’est qu’à voir pour s’en convaincre, le nombre d’adaptations de ses œuvres les plus connues, au théâtre, au cinéma, en BD, en comédie musicale…
Quelques-unes de ces œuvres en particulier furent favorisées par le cinéma dit « de genre » et ces adaptations croisent nos brisées précédentes dans l’exploration de « notre » cinéma. Notre-Dame de Paris, par exemple, fit l’objet de plusieurs adaptations, offrant les rôles principaux de ce drame moyenâgeux à des stars du film d’horreur ou d’action. Parmi celles-ci, trois couples ont accaparé — avec raison — l’attention des cinéphiles :
En 1923, Carl Laemmle (Universal) produit un film réalisé par Wallace Worsley, mettant en scène le couple Lon Chaney / Patsy. R. Miller ; les deux acteurs sont alors au sommet de leurs carrières respectives (Patsy Miller, adulée pour sa prestation dans le rôle d’Esmeralda, se retira des plateaux en 1931 ; Lon Chaney, surnommé L’homme aux mille visages, avait triomphé dans plusieurs films d’horreur et s’apprêtait en 1925 à entrer dans l’histoire du cinéma grâce au Fantôme de l’Opéra).
Nous pourrions revenir longuement, d’une part sur les productions de films d’horreur Universal et d’autre part sur la longue collaboration entre Chaney et Tod Browning, mais ce serait une autre histoire…
En 1939, la RKO produit une nouvelle adaptation, réalisée par William Dieterle, et mettant en scène le couple Charles Laughton / Maureen O’Hara.
Le britannique Charles Laughton vient alors de s’installer aux USA, et partage sa carrière entre le cinéma, dans des films dramatiques, et le théâtre. Si sa carrière cinématographique s’orne de beaux succès (dont ce film) son unique réalisation aura tout du film maudit : La nuit du chasseur, mettant en scène un méconnaissable et diabolique Robert Mitchum, fut très mal accueilli, et c’est longtemps après que les cinéphiles du monde entier en firent un film-culte. Maureen O’Hara est la protégée de Laughton, qui l’a remarquée en Angleterre et persuadé d’appareiller pour l’Amérique. Actrice flamboyante, elle allait conquérir Hollywood (qui ne se souvient d’elle dans le rôle de Jane aux côtés du charismatique Johnny Weissmuller dans Tarzan ?)
La RKO produisit dans son existence mouvementée, de nombreux bons films d’action et d’horreur… Histoire sur laquelle il serait également bon de revenir.
En 1956, enfin, une superproduction franco-italienne réunit à l’écran, sous la direction de Jean Delannoy, deux stars du cinéma populaire : Anthony Quinn et Gina Lollobrigida. Jacques Prévert concourt au scénario, et les prestations du couple-vedette en font une grande réussite du cinéma populaire. Gina Lollobrigida est alors une grande vedette, grâce à sa collaboration avec René Clair ou Luigi Comencini. Quinn vient d’accéder au rang de star grâce au film Viva Zapata, d’E. Kazan.
J’ai une tendresse particulière pour ces trois films, chacun remaquable par le trio réalisateur/studio – acteur et actrice principaux. Ils montrent clairement comment la littérature populaire peut confiner à l’universel, donnant au monde un stéréotype puissant et des images envoûtantes ou marquantes.
Bon anniversaire, donc, Victor Hugo.
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