Objectif mars : le naufragé de l'espace

LES PREUVES DE L’AVENTURE MARTIENNE

Il fallait s’y attendre, notamment si l’on a lu le troublant récit de l’ingénieur français Robert Darvel ; la science actuelle ne pouvait que confirmer, au moins en partie, la véracité de son récit, rapporté en deux volumes par Gustave Lerouge et réédité par Banquises et Comètes.
Car pour qui sait lire entre les lignes, les dernières photographies prises sur Mars révèlent des traces évidentes de la faune et la flore décrites de manière si vivante par l’ingénieur lors de son aventure mouvementée sur la planète rouge.
Qu’on en juge : que voit-on — plus ou moins nettement, il faut le reconnaître — sur ces clichés : une sorte de crabe (animal à carapace que les lectrices et lecteurs de Gustave Lerouge identifieront sans peine), une sorte d’araignée ou de pieuvre (même remarque), et même une silhouette féminine de petite taille, à la poitrine généreuse…
Quoi qu’il en soit de la catastrophe environnementale qui depuis le début du XXe siècle à fait changer radicalement la surface de la planète (et on ne peut avancer de meilleure hypothèse que la disparition du Grand Cerveau, n’est-ce pas ?) des traces, fossiles ou non, de cette faune décrite par Robert Darvel sont donc toujours visibles sur Mars.

Vous voulez en avoir le cœur net ? Lisez sans attendre Le Naufragé de l’espace (Le prisonnier de la planète Mars, autre titre) et L’Astre d’épouvante (La guerre des vampires, autre titre), le récit de Robert Darvel, en deux volumes aux éditions Banquises et Comètes !

 

Et si l’on en veut de nouvelles preuves, il n’est qu’à lire le texte suivant, où les mêmes habitués du récit de Robert Darvel retrouveront dans le détail les preuves manifestes de l’émission de signaux lumineux depuis Mars à destination de la Terre, à l’époque même où notre compatriote explorait la planète au péril de sa vie. Il s’agit de la retranscription fidèle d’un article paru en 1909 dans la très sérieuse revue Lectures pour Tous, des éditions Hachette.

 

POUR COMMUNIQUER AVEC LA PLANÈTE MARS

Pour communiquer avec la planète Mars

Photographies de la plante mars obtenues à une distance de 55 millions de kilomètres : ces lignes, ces taches noires, autant de canaux ou de mers dont les astronomes cherchent à percer le mystère.

Une nouvelle qui vient d’être lancée par la presse scientifique américaine a tout de suite mis en émoi la curiosité universelle. Un savant astronome, le professeur Pickering, se propose d’établir, par un système nouveau, des communications entre la planète Mars et la Terre.

LA PLANÈTE LA PLUS VOISINE DE LA TERRE

Mars est, comme on sait, la planète la plus voisine de la Terre dont la sépare, aux époques les plus favorisées de sa course dans le ciel, une distance, énorme pour notre raison, de 14 millions de lieues. Aussi, depuis de nombreuses années, les télescopes des astronomes sont-ils braqués sur notre… voisine.
Un tout petit coin du voile s’est soulevé pour nous. Mars possède, comme notre globe, une atmosphère. Existe-t-il, à l’exemple des humains, des Martiens ? L’auteur de la Guerre des Mondes, l’Anglais Wells, les imagine en une vision fantastique. Il nous les dépeint comme de petits êtres monstrueux, constructeurs de machines formidables, épiant de là-haut ce qui se passe dans notre fourmilière. Mais ce n’est là qu’un rêve, qui hantait déjà chez nous l’auteur de la Pluralité des Mondes, Fontenelle.
Les plus récentes observations ont fait découvrir, à la surface de Mars, 174 mers ou oasis et environ 420 canaux. Il y a la mer du Soleil, la mer d’Icarie, la mer d’Utopie, et bien d’autres. Ces mers sont reliées entre elles par d’immenses canaux qui apparaissent, au télescope, comme des fils ténus, et dont l’origine est encore un profond mystère. Ces canaux attestent-ils l’existence d’habitants dont ils seraient l’œuvre ? Certains savants professent que ce que nous voyons au télescope, c’est, non pas les, canaux eux-mêmes, mais l’ombre des canaux projetée sur les nuages qui enveloppent la planète. Tout ce que nous observons sur Mars ne serait pas la réalité, mais l’ombre de la réalité : un mystère ajouté à un autre mystère. On comprend avec quelle curiosité est attendue l’heure où Mars, dans le courant de juillet, s’approchant de notre globe à sa plus petite distance, pourra être le plus facilement observé.

LES MARTIENS DEMANDENT À CAUSER

Plusieurs fois déjà, dans le cerveau des hommes, a germé l’idée de communiquer avec les mondes inconnus. Il y a quarante ans, le poète-inventeur Charles Cros, qui inventa le premier le téléphone et la photographie des couleurs, proposait, en mai 1869, dans une conférence à la salle des Capucines, de correspondre avec Mars au moyen d’un système de points lumineux et d’éclairs alternatifs.
Plus récemment, un savant, l’un des fondateurs de la Société astronomique de France, M. Schmoll, imaginait de placer des foyers gigantesques à Bordeaux, Marseille, Strasbourg, Paris, Amsterdam, Copenhague et Stockholm. Ils eussent été visibles — il le croyait du moins — de la planète Mars.
En janvier 1901, un astronome américain, M. Douglas, guettait Mars au télescope quand il aperçut, sur les bords de la mer martienne d’Icarie, une rangée de gros points lumineux, comme le serait une gigantesque rampe au bord de la scène d’un théâtre. Douglas crut que les Martiens voulaient attirer notre attention. Il télégraphia son observation à l’observatoire de Kiel, d’où elle fut communiquée au monde entier.
Mieux encore : il y a quelques années, une nouvelle bien faite pour stimuler le zèle des amis de Mars faisait le tour du globe. Un savant américain dont le nom fait autorité, Nicolas Tesla, affirmait avoir reçu, par télégraphie sans fil, trois signaux qui ne pouvaient, d’après lui, provenir que des Martiens. Les chiffres : un, deux et trois auraient été enregistrés par l’appareil. D’où venaient-ces, signes? De la planète Mars assurément. Hélas ! il fallut se résoudre à constater que ces signes ne venaient pas des Martiens. Très fréquemment ils s’impriment spontanément sur les appareils de télégraphie sans fil pendant les orages.

LES PROJETS DU PROFESSEUR PICKERING

Le savant qui se propose de tenter le nouvel essai « de conversation » est un illustre astronome américain, William H. Pickering, professeur à Harvard University, l’un des fondateurs du célèbre observatoire de Flagstaff (Arizona). Il fera des signaux, des appels aux habitants de Mars. Et il ne semble pas douter que ceux-ci ne lui répondent.
William Pickering projette de construire à cet effet des miroirs, dont le diamètre ne serait pas inférieur à 900 mètres, et qui seraient installés dans une vaste plaine. Ces miroirs dirigeraient sur Mars de puissants faisceaux de rayons lumineux, de gigantesques éclairs, dont la répétition attirerait certainement l’attention des mystérieux habitants de la planète notre voisine. La colossale dépense nécessitée par l’installation des miroirs n’a pas épouvanté outre mesure les compatriotes du savant, puisqu’on annonce que le gouvernement du Texas a offert de construire à ses frais les gigantesques appareils.

Appareil pour communiquer avec Mars par signaux lumineux

L’appareil projeté par William Pickering pour échanger des signaux lumineux avec la planète mars. — dessin de Goussé.

Il y a certes de nombreuses objections scientifiques à l’entreprise colossale de l’astronome Pickering. Les faisceaux de rayons lumineux lancés par les miroirs traverseront-ils l’énorme distance qui nous sépare de Mars, même lorsque la planète est le plus rapprochée de notre globe ? Beaucoup en doutent.
Encore faudrait-il s’entendre avec les Martiens sur l’établissement d’un alphabet de communication rapide. De quelle façon ?
Quoi qu’il en soit, le projet de M. Pickering, par cela seul qu’il émane d’un savant autorisé, ne pouvait passer inaperçu. Et ç’est à ce titre que nous avons cru ne pas pouvoir omettre d’en parler à nos lecteurs, fût-ce à titre de pure curiosité scientifique.

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