Robert Surcouf (1ère partie)
Le 12 décembre 1773 naissait Robert Surcouf, le Roi des Corsaires.
Cet anniversaire est l’occasion de rappeler la différence – au moins en droit – entre corsaires et pirates. Car si ces derniers sont des délinquants, gens de sac et de corde qui s’attaquent indifféremment à tout navire à leur portée qu’ils pourraient croiser, il n’en est pas de même pour les corsaires.
Car ceux-ci font la guerre pour le compte d’une nation ; ils ont reçu l’autorisation de s’attaquer aux navires portant le pavillon des pays contre lesquels le leur est en guerre, en échange d’une part de leur butin pour les caisses de l’Etat. Le document officiel, la « Lettre de marque » en fait foi.
La différence est importante, notamment quand notre marin aventureux est capturé : alors que le pirate, dont la profession est universellement réprouvée, risque la pendaison, un corsaire devient prisonnier de guerre et se voit souvent interné, puis libéré en échange d’autres prisonniers, d’une rançon… ou à l’occasion d’une évasion.
C’est ainsi que, si dans la théorie ces deux mondes sont opposés, dans la pratique, tout un petit peuple de trafiquants sur mer se met à rechercher activement une « lettre de marque » qui les mette à l’abri des désagréments que peut entraîner l’exercice de la piraterie. De même, il peut arriver que, les nouvelles voyageant lentement au XVIIe siècle, un corsaire puisse devenir pirate au gré d’un revirement des alliances entre les puissances européennes, ce qui adviendra en ces temps troublés plusieurs fois… D’ailleurs l’habitude tenace de faire la guerre aux Espagnols ou aux Anglais est difficile à perdre…
Enfin, tous ces marins au caractère bien trempés qui vivent un temps sous la protection paternelle du roi de France sur l’île de la Tortue, ont été une aide précieuse pour la Royale lors de grandes expéditions comme la prise de Carthagène en 1697…
Mais pour Robert Surcouf, point de compromis : patriote, il l’est ; il est le dernier grand Corsaire, et aussi un ennemi acharné et redouté de la marine Anglaise, qu’il poursuit dans l’Océan Indien pour perturber le commerce florissant de la perfide Albion avec ses colonies orientales.
Saisissons l’occasion qui nous est donnée de rappeler cette fameuse réplique, successivement attribuée au corsaire Dugay-Trouin (lui aussi de Saint-Malo) et à Surcouf :
– Vous, Français, vous vous battez pour l’argent. Tandis que nous, Anglais, nous nous battons pour l’honneur !
Et notre corsaire de répliquer :
– Chacun se bat pour ce qui lui manque…
A suivre…
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