La fille aux poisons
De tous les auteurs américains qui s’illustrèrent en précurseurs de la littérature du Nouveau Monde, Nathaniel Hawthorne est sans doute l’un des plus méconnus aujourd’hui. Pourtant, en son temps, son contemporain Edgar Allan Poe voyait en lui l’un des « rares purs génies » de la naissante nation.
Effacé, discret, il dût attendre le succès de son roman La lettre écarlate pour « percer ». Mais son oeuvre comporte bien des aspects, notamment des contes que l’on peut qualifier de fantastiques ou noirs, dans lesquels se déploient le pessimisme le plus sombre, mais aussi le style le plus accompli, et une maîtrise de la dramaturgie qu’impose la forme brève, qui ont émerveillé Poe lui-même.
La fille aux poisons et la Marque de naissance n’échappent pas à cette règle, et nous plongent avec délices dans les affres de destinées étranges, gouvernées par les forces secrètes des replis les plus profonds de l’esprit, comme celles, plus mystérieuses encore, qui résident dans les replis obscurs de la nature, sauvage et cruelle. Une écriture concise et détachée, loin d’assécher le style de l’auteur, infuse dans l’âme de qui lira ces délicieux contes fantastiques, le frisson de ce grand Inconnu qui préside au destin de chacun !
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